samedi 30 mai 2009

MOBILIER DE SALON, vers 1912, en frêne.

GEORGE BESSON DISAIT DE FRANCIS JOURDAIN, EN 1913

"Lorsque ses paroles et les bienfaits de sa propagande ne seront plus que souvenirs, il restera le témoignage de son oeuvre révolutionnaire, elle aussi, de constructeur.
Francis Jourdain bouscula le faubourg Saint-Antoine et Nancy. Ses ensembles mobiliers étaient des chambres à manger, à dormir, à travailler avant d'être un spectacle. Ils étaient ingénieux comme l'esprit même de leur auteur. Ils étaient nus et on les disait "de campagne". Ils étaient de formes raisonnables et pures, d'une élégance due à de justes proportions et leur beauté était celle de tous objets usuels, de tous monuments exactement adaptés à leur fonction. Du nudisme architectural de Francis Jourdain dont on discerne l'esprit initial après vingt-cinq ans des pires déformations, un style était né. Son initiateur l'avait fourni à ses contemporains, sans éclat comme d'habitude, pour la gloire, pour une gloire dont il se moque."
Extrait publié dans le portfolio "FRANCIS JOURDAIN, Mobilier", Éditions Galerie Doria, Paris 2005. 

vendredi 15 mai 2009

FRANCIS JOURDAIN, L'HUMANISTE

Fondamentalement humaniste, avant d'être ouvrier d'art, peintre, dessinateur et écrivain, Francis Jourdain (1876-1958) a très vite orienté ses recherches vers l'amélioration du cadre de vie de ses contemporains, en se consacrant plus exclusivement à la création de mobilier et d'objets, qu'il souhaitait adapter aux budgets les plus modestes et débarrasser des oripeaux du passé, à un moment où les arts décoratifs en France étaient empêtrés dans la répétition des styles anciens. 

Il se voua également au métier d'architecte d'intérieur, dont il fut en 1919 l'un des premiers à revendiquer le terme. Il faut dire qu'avec un père comme Frantz Jourdain, figure majeure de la modernité, ami de l'Ecole de Nancy, fondateur du Salon d'Automne et architecte (avec Henri Sauvage) de la Samaritaine, Francis a baigné dans un climat intellectuel progressiste et rénovateur, et a été nourri, dès le plus jeune âge, par les grandes idées réformatrices de son temps.