samedi 11 juillet 2009

LA LUMIERE CHEZ FRANCIS JOURDAIN.

Parmi ses recherches concernant l'aménagement intérieur, la lumière et ses "instruments" tiennent une large place.
La traitant d'abord comme un objet, lampe à poser, lampadaire et lustre de facture classique, Jourdain "l'architecte" va s'intéresser aux nombreuses possibilités qu'offre l'éclairage indirect dans l'aménagement intérieur, en tant que prolongement de l'architecture.
Les appareils d'éclairage qu'il conçoit s'intègrent dans les meubles ou dans les corniches, renvoient et diffusent la lumière dans l'ensemble de l'espace, créant une atmosphère douce et lumineuse qui contraste avec les appareils éblouissants conçus jusqu'alors.
Les créations les plus étonnantes sont notamment ses plafonniers et appliques, formant des compositions géométriques reprenant les lignes des architectures modernes, constitués de cubes ou rectangles superposés ou imbriqués, réalisés en plaques de verre dépoli enchâssées dans une structure en métal noirci.

Plafonnier, vers 1920.

samedi 4 juillet 2009

LES ANNEES 1920-1925

Les années 1920-1925 constituent la deuxième grande période de la carrière de Francis Jourdain. La boutique " Chez Francis Jourdain " est devenue une entreprise prospère. Son style s'affirme avec un dessin plus géométrique et des lignes rigoureuses. 

 Il collabore avec la Société Messidor qui fabrique ses modèles de salles à manger, chambres à coucher et cabinets de travail. Quelques meubles isolés, comme le guéridon ou la console à double plateaux, sont conçus dans diverses interprétations de forme et de matériau, le plus souvent en bois.

 Le meuble de rangement est aussi sujet à réflexion, qu'il soit destiné à être utilisé en tant que bibliothèque, bureau, buffet, enfilade ou encore penderie. Chez Francis Jourdain, ce type de mobilier se distingue par la présence d'abattants, de multiples espaces de rangement, de tablettes escamotables, et par l'utilisation d'un décor subtil formé par des jeux de placage de bois selon des découpes différentes, qu'il préfère aux marqueteries, chères aux créateurs français se rattachant à la tradition du beau meuble d'exception. Chez Jourdain, les jeux de placage sont simples, formant des compositions géométriques ou des contrastes de couleurs de bois juxtaposés qui définissent l'intérieur et l'extérieur du meuble. 

 Cette recherche de simplicité donne naissance à une grammaire de forme qui lui est propre. Un vocabulaire à la géométrie adoucie où le dessin du meuble est en tout point le résultat de sa fonction. Il épure, évacue impitoyablement chaque décor inutile et étend ce principe à l'ensemble de ses créations.

 

Extrait du Portfolio Francis Jourdain, Editions Galerie Doria, Paris, 2005.

 

 

SECRETAIRE-CLASSEUR, vers 1920, en bois de corail, loupe d'amboine et métal argenté.

samedi 27 juin 2009

VASE, circa 1920.

LA CERAMIQUE DE FRANCIS JOURDAIN

Avec l'ouverture de sa boutique en 1919 ( 2, rue de Sèze, Paris 9ème), Francis Jourdain peut présenter toutes ses créations destinées à l'aménagement intérieur : luminaires, tissus, tapis, vaisselle, verrerie et céramiques. Autant d'éléments aux décors stylisés et aux coloris chatoyants qui rappellent le talent de coloriste du peintre Francis Jourdain. 

La céramique, produite en petite série, est le plus souvent réalisée en terre vernissée, recouverte d'engobes colorés aux motifs de pois, cercles, spirales, rayures et pointillés se détachant de fonds unis ou mouchetés. Comme pour ses meubles, Jourdain s'emploie à réduire la forme et le décor à l'essentiel, et chaque pièce, réalisée d'après un modèle dessiné sur calque, est identifiée par un numéro de modèle et par le monogramme "FJ",  peint ou incisé sous la base. Ses céramiques sont avant tout utilitaires ; il s'agit de services de table, services à thé et à café, vases, pieds de lampes, bonbonnières, cache-pots et cendriers aux formes toutes en rondeur, dont la fabrication est confiée à la manufacture HB Henriot de Quimper, puis aux ateliers du céramiste savoyard Paul Jacquet à Annecy. Il existe un inventaire comprenant cent soixante-quinze calques, provenant du Fonds Jourdain conservé à la Bibliothèque Nationale de France, qui fait état de la variété des formes et des décors, et témoigne de l'importance de la céramique dans son oeuvre. 

Extrait du Portfolio Francis Jourdain, Éditions Galerie Doria, Paris, 2005